Aujourd’hui, là, maintenant, j’ai envie d’écrire, de poster. Sauf que voila, je n’ai pas de mots. Je n’ai pas de mots pour décrire ce qu’il s’est passé, je n’ai pas de mots pour exprimer mon ressenti. Tout semble trop maladroit, rien ne semble assez adéquat.
Je pense à toutes ces personnes ayant perdu la vie, car elles profitaient de la vie, tout simplement. Je pense à ces centaines d’avis de recherche qui ont envahi les réseaux sociaux depuis les événements. Certains se sont transformés en bonne nouvelle, certains, se sont transformés en avis de décès. Je pense à ces personnes dont on n’a toujours aucune nouvelle, comme Lola. Ces personnes, qu’on ne connaît pas, mais à qui on commence à étrangement s’attacher, à attendre les nouvelles, comme si c’était quelqu’un de notre entourage.
Je pense, je me demande « Comment ? » « Pourquoi ? ».
Il y a tellement de tristesse, de désespoir dans le monde entier, j’ai l’impression que ça coule de partout. Et paradoxalement, j’ai l’impression qu’il en ressort tellement d’espoir. Il y a tellement de petits gestes, ou grandes actions, qui prouvent un peu qu’il reste toujours de l’humanité. J’ai été très touchée de voir tous ces rassemblements de personnes. De lire qu’un tel homme a protégé une dame, qu’il ne connaissait pas, en la couvrant au Bataclan. Qu’un autre homme a mis sa vie en péril pour secourir cette femme enceinte pendue dans le vide. Ça me touche tellement de voir ces avis de recherche sur Twitter, à la recherche d’un « sauveur » pour lui dire merci, ou d’une personne sauvée, pour savoir comment elle va. Il y a aussi la vidéo de ce monsieur musulman, s’étant bandé les yeux et acceptant les câlins. Je trouve ça tellement injuste pour toutes ces personnes, se sentant obligées de se justifier à cause de leur religion. Et à côté il y a Danielle, cette mamie au discours fort qui fait du bien, qui est beau et inspirant.
Mais l’une des choses m’ayant le plus touchée, c’est certainement ce petit bonhomme plein d’innocence, et les paroles de son papa. Il est grand son papa. Ses mots m’ont beaucoup touchée, ses mots sont tellement beaux face à une situation si délicate à expliquer à un enfant. Et en voyant ça je me dis encore plus « Mais putain, comment c’est possible d’être capable de monstruosités pareilles ? ».
Le monde des enfants, ça me rassure, ça me met du baume au coeur un peu. Hier, et aujourd’hui, je me sentais un peu étouffer par tout. Je n’arrivais pas à dormir, j’étais mal. Alors, aujourd’hui, au détour d’une rue, je suis entrée dans ce petit magasin de jouets pour enfants. Et je suis restée là, à regarder les montgolfières au plafond, les petits trains en bois, les peluches toutes douces. Je suis allée m’acheter des « bonbons de Saint-Nicolas » comme quand j’étais petite, je me suis assise à la gare en attendant mon train, et je les ai mangés. Il y avait à côté de moi, cette petite fille d’environs deux ans dans sa poussette, et on a commencé à se faire des grimaces l’une à l’autre. Elle m’a proposé une chips qu’elle mangeait, je lui ai proposé un bonbon, et puis, elle m’a fait signe et m’a envoyé un bisou alors que sa maman se levait pour partir en nous regardant amusée. Ça m’a fait du bien, ça m’a apporté comme une bouffée d’oxygène, toute cette innocence.
Cette situation me rend triste, très triste. Je n’ai pas envie d’employer de mots forts, car je les laisse aux victimes, rescapés, familles, parisiens et musulmans victimes d’amalgames. J’ai juste eu envie de vous parler, un peu. Sans parler trop de la situation, en racontant un peu ce que j’avais sur le coeur, un peu de choses simples aussi. Cet article n’a pas vraiment de sens, ni même d’intérêt, il ne vous apportera certainement pas les paroles pour vous rassurer, les mots pour vous aider à avancer ou à accepter, mais il m’a fait du bien. A nous de faire ce que l’on peut pour faire en sorte d’aller mieux, et continuer à vivre de plus belle, non ?
Je pense à toutes les familles, les victimes, et aussi toutes les autres les personnes se sentant touchées par cette horreur. Si vous avez besoin de parler, ou avez besoin d’un petit mot réconfortant, n’hésitez pas. Je n’habite pas près de chez vous, et ne saurez pas venir vous faire un câlin, mais si je peux vous envoyer un petit message réconfortant sur Twitter ou Facebook, je le ferai de bon coeur.
#PrayForParis & #PrayForTheWorld
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